Paris ne serait plus lui-même sans la basilique du Sacré-Cœur. Ce n’est pas que l’édifice soit d’une beauté inoubliable mais il est désormais si intimement lié à la physionomie de la capitale, que l’on en oublie sa lourdeur (sinon sa laideur !) et on a quelque peine à imaginer la colline de Montmartre au temps d’avant le Sacré-Cœur. Ce temps n’est pourtant pas si éloigné : commencée en 1876, la Basilique ne fut achevée qu’en 1914 et ne fut ouvert au culte qu’en 1919.
Montmartre, c’est-à-dire « mont des martyrs ». En baptisant ainsi la colline (au IXe siècle), les chrétiens de Paris voulurent rendre hommage à leurs martyrs et en particulier au plus célèbre d’entre eux, saint Denis. Au IIIe siècle, ce dernier avait évangélisé Paris avant de périr de mort violente : c’est à mi-pente de la butte, au sommet de laquelle se trouvait alors un temple dédié au dieu Mercure, qu’il fut décapité.
La construction de la Basilique du Sacré-Cœur répond quant à elle au vœu de deux laïcs qui souhaitaient un renouveau spirituel de l’Église, celle-ci étant à leurs yeux affaiblie par la perte des états pontificaux. Il en résulta cet édifice de style hybride, étonnant pastiche romano byzantin. L’intérieur est assez sombre (et fâcheusement éclairé au néon) : on y retrouve Byzance avec la vaste mosaïque décorant la voûte du chœur.
Haut lieu de prière et de pèlerinage pour les croyants, la Basilique attire par ailleurs d’innombrables touristes. Il est vrai que l’on peut monter à la galerie qui fait le tour du dôme et d’où la vue est très belle sur Paris et les environs. Beaucoup cependant se contentent de la vue qui s’offre depuis les marches. Dès les beaux jours, ces dernières sont couvertes en permanence d’un joyeux mélange de musiciens, d’amoureux, de jeunes et de vieux, de visiteurs venus des quatre coins de la planète. L’atmosphère est bon enfant, on échange un sourire, quelques mots, parfois même un baiser !